Manager comme … un chef de guerre ?
(dux bellorum comme on dit en latin)
Réflexions sur le management d’équipe à partir de la série Kaamelott

Article 1 sur 2
Kaamelott est une série télévisée française humoristique et dramatique créée par Alexandre Astier et diffusée entre 2005 et 2009. Inspirée de la légende Arthurienne, elle nous présente une vision historique décalée de la quête du Graal, avec des personnages bien éloignés des héros classiques. Si j’ai décidé de lui consacrer un article c’est pour partager les enseignements et les clefs que cette série nous propose à propos du travail d’équipe :
Clef n°1 : une équipe se constitue autour de personnalités différentes
Tous les personnages de la série ont des caractères très différents, et ils nous rappellent que le secret du travail en équipe est de savoir composer avec des personnalités. Accepter ces différences est un point de départ important. Tout le monde ne traite pas les informations de la même façon et notamment à la même vitesse. Nous avons par exemple les compétences de Merlin et Elias de Kelliwic’h, les querelles entre Guethenoc et Roparzh, les quiproquos entre Yvain et Gauvain, les divergences de vision du pouvoir entre Dagonet et Loth ou encore les bagarres entre le maître d’armes et Appius Manilius. De fait, la destinée du roi Arthur est d’assembler ces différences, de coordonner l’ensemble, de faire converger toutes ces énergies au profit de la quête du Graal. Au passage on pourra noter que le surnom du roi Arthur est « Arthur le juste ». Sa mission, au-delà de rendre la justice, sera aussi de trouver le ton juste pour convaincre tout le monde.
Axe de réflexion : comment est-ce que je gère les différences autour de moi (personnalités, âges, genres, cultures) ?
Clef n°2 : une équipe se crée dans l’action
En acceptant que le travail d’équipe soit issu de personnalités différentes, on peut alors construire ensemble quelque chose de grand, quelque chose de plus grand que nos individualités et servir un objectif qui nous dépasse. Et c’est le deuxième point qui me semble important dans cette série : le travail d’équipe nécessite de penser à plusieurs dimensions. Car plusieurs conditions doivent être réunies pour qu’une équipe soit efficace. Nous pouvons citer par exemple : avoir un objectif commun (la quête du Graal) ; instaurer des rituels formels (réunions autour de la table ronde) ; instaurer des rituels informels (réunions à la taverne) ; créer des souvenirs ensemble (répéter les mêmes phrases cultes, mener des quêtes, vivre et raconter ses aventures) ; rester loyal (voir la loyauté de Perceval par opposition à la désertion de Lancelot et Guenièvre ou les complots du roi Loth) ; être créatif ou tout du moins penser différemment et hors de sentiers balisés (voir la façon dont Arthur a réussi à changer d’épouse grâce à une tradition de Vannes ou sa ruse pour chasser les romains hors de Bretagne).
Axe de réflexion : quels sont mes actes managériaux au service de l’équipe ?
Clef n°3 : une équipe décide avec ses émotions et ses valeurs
De manière plus symbolique, la série met en lumière l’être humain comme étant principalement animé par des émotions et des sentiments. Dans cette dimension intime, on peut prendre en exemple la vie amoureuse tumultueuse du Roi Arthur et sa quête de descendance, le thème de la famille qui revient très souvent et dans des registres de relations houleuses, ou encore l’affection du Roi Arthur pour Perceval et Merlin. Ce roi Arthur, qui par ailleurs nous montre une image du pouvoir très digne. Guidé par ses principes et une éthique, il n’hésite pas à prendre des décisions qui vont à l’encontre des habitudes de l’époque. Ainsi, on peut noter l’aversion d’Arthur pour la torture, son engagement contre la peine de mort et son respect absolu des lois. En témoignent ses réactions aux tentatives de corruption de Venec ou face aux arrangements du Tavernier. Enfin on peut également relever l’importance qu’il donne à l’éducation, sa façon de féliciter ceux qui progressent et puis aussi la façon respectueuse dont il traite les esclaves.
Axe de réflexion : comment est-ce que je traduis en actes mes valeurs de travail ?
Suite dans le prochain article…